Friday, January 15, 2010

Au festin de Babette

Ce café rue St-Denis tire son nom d'un film danois qui met en vedette une chef célèbre qui a fui le Paris pour se retrouver dans un village isolé au Danemark. Elle s'engage, désespéré, comme cuisinière à deux soeurs villagères. Lorsque Babette (la chef) gagne la loterie, elle se décide d'élaborer un éblouissant banquet dans le style de ceux qu'elle conconctait à Paris. Le film met en scène cet évènement extravagant et les réunions amoureuses qu'il occasionne.

Déjà, avec cet établissement, on ne va pas mal.

Je décris souvent dans mon blogue les restaurants. Pour la plupart, les repas que j'y prends sont des sorties, des occasions. Bien entendu, je ne mange pas chaque soir au resto. Par contre, il ne se passe rarement une journée où je ne fréquenterai pas de coffee-shop (ou de teashop, bien sur). À ne pas déduire que les cafés sont les pis-aller du bistrot. Premièrement, faut pas nier le nécéssité d'une petite tasse, le matin. Mais deuxièmement, les cafés sont des endroits merveilleux, variés, le confort et plaisir de tous les jours. Lieux d'étude, de jasage, de repos, de découverte même, les coffe-shops sont simplement tout ce qu'il y a de bon.

Mes éloges poétiques de ce genre se produisent souvent, ici. Désormais j'essaierai de réduire leur fréquence, mais celle-là est écrite sincèrement. Quand je suis allée au Boston, ville sans doute aux autres vertus nombreuses, le manque de cafés était vraiment frappant. Des Starbucks, il y en avait certes, nichés dans des librairies et glissés entre boutiques : et il y avait des bistrots servant des dîners chers et des bières recherchées, sans oublier les "sandwich joints". Mais dans ces endoits, après avoir mangé, on part! Quelle idée! (J'exclus Starbucks, qui n'a pas d'âme). Pas de traînage relax à sa table en écoutant subrepticement la conversation du voisin.

C'est un des grands amours que j'ai envers Montréal. Les Seconds Cups, il y en a assez, mais à la fin, on trouvera bien un petit coin original et sympa où boire un verre. De ces coins-là, je pourrais nommer une douzaine à l'instant. Mais revenons à Babette.

Le café joue la double fonction de boutique de douceurs alimentaires et coffee-shop. L'atmosphère y est éclectique, amicale, peinte en couleurs acceuillantes. Sur un mur sont juchées des théières et bouilloires de toutes sortes. Sur un autre se trouve un étalage d'huiles d'olive et de petites jarres précieuses et fascinantes. Une étagère propose du matériel à lire aux clients en besoin (les livres sont plutôt "lefty", tout comme la librairie d'à côté). Très belle assortiment de chocolats et de truffes que j'ai encore à entamer. Bref, lieu comfortablement chic.

La nourriture y est excellente et pas chère. Mon préféré serait le brownie au gingembre (les croissants sont également délicieux). Ils offrent un sélection impressionant de thés en vrac, dont de divers types non parfumés et de bons oolongs. Ils font bouillir l'eau au lieu de l'extraire de cette sombre machine utilisée dans les Second Cup qui donne de l'eau tiède. On vous donne un théière en acier inoxidable : pas optimal, mais mille fois mieux que ces contraptions en aluminium qui coulent et se chauffent comme une cuillère en argent.

Je déteste le café, ce qui constitue un obstacle au bilan complet d'un coffee shop. Shaïka sert apparement du café médiocre, mais personellement je l'estime pour ses biscuits double-chocolat, ses sandwichs, sa clientèle. J'ai le mot d'autrui que le café d'Au festin est, lui, bon.

Le film du même nom que cette place illustre des débauches gourmandes parisiennes dans un paysage nordique et neigeux. Ça vous dit quelque chose? Si Au festin de Babette le petit coin montréalais est un lieu plutôt de charme et de délices raffinés que d'extrêmes et chères gourmandises, moi, je suis heureux de m'y réfugier hors du vent.

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